Je viens de tomber sur une étude qui émane d'une psychanalyste. Elle met en correlation les traumatismes de l'enfance et de l'adolescence et la survenue d'une infertilité chez l'homme. Elle explique que le décès précoce d'un père ou d'un grand père à la génération précédente, la séparation brutale ou précoce d'avec les parents, ou encore la mésentente grave père-fils ... provoqueraient une rupture forte dans le processus de filiation et le désir inconscient de devenir père. Ils ont soumis un questionnaire à des pères fertiles tenant leur bébé tout frais dans leurs bras à la maternité et le même questionnaire au même nombre de futur-papa-on-l'espère en pré ICSI dans les couloirs de notre cher service de PMA. La majorité de ces derniers ont vécus les genres de traumas cités plus haut tandis que les heureux papas, presque pas. La différence est flagrante.
Mon Diomède entre parfaitement dans le tableau. On le savait déjà grâce au travail avec notre psy, mais là j'apprends qu'une étude confirme le lien, tout en expliquant que corrélation ne veut pas nécessairement dire cause.
On déteste toutes l'argument psychologique du "c'est dans la tête", mais là il ne s'agit pas de cela. Je suis sûre que chacunes et chacuns de nous, en plus d'éprouver impuissance, dépis, jalousie, déprime, sommes lancés, parfois à corps perdu, dans la recherche des causes de notre infertilité, et que toutes et tous nous invoquons des souvenirs et situations de l'enfance, seuls, en couple ou bien avec d'autres pour soulager notre chagrin en donnant un sens à notre souffrance. Enfin c'est le cas pour moi, je n'arrive pas à me contenter du constat de l'infertilité de mon chéri. Et c'est le cas pour lui, qui dénoue des noeuds chaque jours pour fabriquer des fils avec lesquels on fabrique, à notre sauce maison, des nouveaux liens prometteurs. Je ne pense pas briser un tabou de nos blogs car je pense que cette démarche naturelle nous l'avons pour la plupart et que c'est pourquoi elle ne figure pas dans nos pages. Et aussi surtout parce que ces considérations touchent à un aspect super privé de nos vies et des relations de notre couple! Mais...
Je ne suis pas prête comme Michel Onfray à jetter à la poubelle la psychanalyse, même dans notre cas où une difficulté physiologique a été mise en évidence. Chacun sait qu'être "parent" et qu'être "enfant" concentre une énérgie considérable dans nos vies. La méga crise existencielle que nous vivons actuellement en est la preuve. Alors, surtout en ce moment ( peut-être mes reflexions me porteront sur d'autres pistes dans les mois qui suivent), je suis portée à croire que c'est quand même un peu dans la tête cette histoire là.
PS: je vous souhaite de réussir vos FIV au plus vite, dans le cas contraire vous seriez tentés comme moi de vouloir écrire une thèse pire que "Les chevaliers de l'An 1000 au lac de Paladru".